
M. le Préfet,
M. le Directeur Académique,
M. et Mmes les élu.e.s
M. et Mmes les représentant.e.s des syndicats enseignants,
M. et Mmes les représentant.e.s des associations de parents d’élèves,
En cette rentrée où nous allons devoir composer durablement avec l’épidémie de COVID19, l’école a plus que jamais besoin des parents d’élèves et de leurs représentants dans les conseils d’écoles, les conseils de classes, les conseils d’administration, et dans les instances départementales de l’Education Nationale.
En particulier, il est plus que jamais nécessaire de continuer à défendre la gratuité de l’école publique. Nous contestons fermement la position du ministre qui réaffirme depuis plusieurs jours que le masque restera à la charge des familles. Ce n’est pas acceptable car c’est un outil de santé publique essentiel, devenu obligatoire à partir du collège dès le mois de juin, alors qu’un bon nombre de familles sont fragilisées par la crise économique induite par la COVID. C’est l’occasion de rappeler que l’école publique doit être complètement gratuite. Loin du monde individualiste et consumériste actuel que nos dirigeants ont du mal à laisser derrière nous, l’école devrait prendre en charge, au-delà du masque, tout ce dont un élève a besoin dans sa scolarité : fournitures, manuels scolaires… C’est le cas en Angleterre, pays pourtant libéral, où les magasins de fournitures et de manuels scolaires… n’existent pas. Ceci aurait un impact positif pour tous : plus de pouvoir d’achat pour les familles, un impact moindre sur l’environnement, plus d’égalité entre les élèves… N’est-il pas plus essentiel de financer ces fournitures, plutôt que des tablettes numériques couteuses finalement peu utilisées ? La priorité doit rester l’instruction et les écoles de nos enfants, et non le marché de mercantile de l’éducation.
Quelques communes essonniennes comme Marcoussis ou Massy montrent en prenant en charge toutes ces fournitures qu’une telle mesure est possible, pendant que d’autres distribuent des masques gratuitement à toutes les familles.
D’autre part, il est plus que jamais nécessaire de continuer à défendre l’égalité et l’inclusivité de l’école publique. Sur ce sujet, La loi a finalement imposé que les élèves en situation de handicap, suite à plusieurs années de combat que nous avons menées, soient comptabilisés dans les effectifs de la classe. Deux années après, notre responsabilité est aujourd’hui de faire respecter cette loi et éviter ainsi les fermetures de classe, toujours trop nombreuses.
Concernant l’égalité que devrait offrir l’école publique, comment ne pas réagir sur le fait que les enseignements à distance ont été un grand facteur d’inégalités, les actions pour les compenser sont malheureusement insuffisantes et loin de l’enjeu de l’égalité d’accès à l’enseignement. Si de nombreuses familles ont traversé le confinement sans encombre, on constate cependant un nombre d’élèves décrocheurs important, estimé à au moins à 10% des effectifs au collège. A cela s’ajoutent pour les familles les difficultés matérielles et familiales pour combiner école à la maison et activité professionnelle (télétravail pour certains et sur le terrain pour d’autres)
Enfin, dans un moment où les injonctions sanitaires imposent de travailler en petits groupes, avec moins d’élèves par classe, comment expliquer les fermetures de classes en ville et d’établissements dans les petites communes, toujours plus importantes. Alors que les effectifs des classes dépassent désormais trop fréquemment la trentaine d’élèves, il devient urgent d’encadrer le nombre maximum d’élèves par classe à 24, et qui l’Etat prenne ses responsabilités en fournissant les moyens humains pour une école publique de qualité pour tous, et des conditions de travail et de salaire attractive et décentes pour les enseignants, dont le rôle essentiel dans nos vies, celle de nos enfants, et pour le pays, a été souligné par la crise.
Enfin, la COVID est indubitablement aussi une des conséquences de la destruction de notre environnement. Localement, nous ne pouvons plus continuer à sous-traiter une restauration scolaire vendeuse de soupes, importatrice de produits peu vertueux, essentiellement guidée par le profit à court terme. Nous défendons une alimentation produite et préparée localement, associée à une agriculture respectueuse de la santé de nos enfants et de l’environnement. C’est un des objectifs de la timide loi EGALIM, et nul doute que les parents auront un grand rôle à jouer pour aller plus loin pour, comme à Orsay, où la régie publique plutôt que la sous-traitance, permet de contrôler l’intégralité de la chaine de restauration scolaire, de l’approvisionnement en matières premières locales et de qualité, à sa transformation dans une cuisine centrale, pour une restauration scolaire exigeante et au même tarif que la sous-traitance, avec l’emploi local en plus.
Sur tous ces sujets comme sur bien d’autres, CAPE91, Collectif Associatifs de Parents d’élèves de l’Essonne, va continuer à porter la voix des parents et faire en sorte qu’ils restent soient des acteurs incontournables de la défense de l’école publique.
Lucie Salvaudon – présidente de CAPE 91 – membre titulaire du CDEN 91